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[Musique - Concert] Orchestre de Paris – Von Dohnányi – Goerne/Zhidkova : Symphonie Italienne/Mendelssohn et Le Château de Barbe-Bleue/Bartok

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En octobre, les jours se font courts et la luminosité décroit. Les arbres, peu à peu, deviennent maigre et le vent souffle de plus en plus régulièrement. La pluie s’installe aussi. En somme, les journées sont glauques et mornes… Et la Salle Pleyel programme, comme pour enfoncer un clou déjà bien sordide, l’immense mais lugubre Château de Barbe-Bleue de Bela Bartok. Certes, en première partie, comme un contrepied qui se voudrait salvateur, elle propose la Symphonie Italienne (la quatrième) de Mendelssohn, sautillante et rassurante. Mais c’est bien le frisson envoûtant du court Opéra de Bartok -créé en 1918-  (ici donné en version concert) que nous attendons tous…

Première partie : Une Italienne engourdie

La Symphonie Italienne de Felix Mendelssohn compose la première partie du menu. Hélas, malgré l’excellent Christoph Von Donanyi (à la tête du Cleveland Orchestra pendant …18 ans!), cette symphonie reste un peu répétitive et garde une structure un peu trop cyclique (à part un dernier mouvement qui réveille l’apathie qui s’installait peu à peu). Les violons s’agitent beaucoup… Certes une belle place est faite aux vents (les bois sont virevoltants)… Mais, et c’est un avis fort contestable, nous préférons la musique de chambre de Mendelssohn, enivrante, passionnée, parfaitement romantique, à sa musique symphonique…

Deuxième partie : Goerne et Zhidkova chez Barbe-Bleue

La version du conte de Perrault est bien moins sanglante et cruelle chez Bartok (le livret est de Bela Balazs). Elle exprime au contraire une force romantique puissante et, tout au long de l’opéra-concert d’une heure, la symbolique du conte déjà très présente chez Perrault est multipliée par la musique forte, allégorique et emblématique du compositeur hongrois. Le texte de Balazs prend le contrepied de l’horreur pour donner à la relation entre Judith et Barbe-Bleue une tonalité tantôt sensible, tantôt exalté…

Matthias Goerne, toujours fidèle à l’Orchestre de Paris, est encore parfait dans ce rôle de baryton sensible. Cependant, parfois, force est de reconnaître que l’orchestration de l’Orchestre de Paris couvrait parfois la voix du soliste, qui s’entendait parfaitement de l’orchestre mais un peu moins du 1er et 2eme balcon… Rien qui n’empêcha, toutefois, d’apprécier à sa juste valeur la performance encore excellent du baryton allemand !

Elena Zhidkova est une Judith satisfaisante, dans ses aigus effrayés et sa partition enflammée de soprano  apeurée.  Depuis quelque temps, elle incarne régulièrement Judith dans différentes versions d’orchestre du Château de Barbe-Bleue. Dernièrement, au côté de Willard White, elle était déjà Judith, dans un Barbe-Bleue moins austère du LSO.

On ressort heureux de ce programme ambitieux. On oublie assez vite la première partie (Symphonie italienne de Mendelssohn) et on garde pendant de longues heures les notes de Bartok et les complaintes désespérément amoureuses de Barbe-Bleue…

Rick Panegy


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